L’hermarathon, course d’orientation semi-nocturne de 42 kilomètres. Premier marathon d’orientation organisé par Thibaut Derenne pour fêter les 50 ans du club Hermathenae !
L’annonce est alléchante. 42 km sur la carte « Poudingue de Wéris », 1280 m de dénivelé. Dès que Toulouse l’apprit, il ne put s’empêcher de s’inscrire !
Il s’entraîne alors à faire des courses de plus en plus longues avec comme ultime but d’être finisher de cet hermarathon.
Comme je refuse de rester chez moi pendant cette aventure et que je ne sais pas me séparer de ma moitié, je me renseigne alors pour voir si je peux faire quelques kilomètres sur cet hermarathon. On m’annonce alors que je peux m’inscrire, il y a trois boucles, je peux m’arrêter quand je veux. Dans ce cas, pourquoi pas ?
Alors c’est parti, on s’équipe, on achète de bonnes frontales, je mets mes chaussures de rando les plus confortables, mes guêtres, mon camelback, … Je suis prête pour faire une dizaine de kilomètres.
On arrive à 4h30 du mat au centre de course, un feu de camp nous attend, l’ambiance est déjà au rendez-vous.
Départ à 5h, c’est parti pour l’aventure. 2h dans le noir à tourner en rond. Après quelques minutes, le stress s’installe, mon cœur s’emballe. Mais de balise en balise, doucement mais sûrement, je m’en sors. Et puis, on voit le soleil se lever doucement sur ce magnifique bois, je commence à voir clair sans lampe et je suis repartie pour quelques balises sans erreur. C’est alors que Toulouse me téléphone, il a perdu son emit dans le bois, c’est le drame ! Un quart d’heure plus tard, deuxième coup de téléphone, il l’a retrouvé (ayant fait demi-tour dans le bois avec son ami Bertrand), emit retrouvé parmi les feuilles mortes ! Miracle !
C’est reparti, je monte, je descends, je me perds, je passe de rochers en rochers jusqu’à trouver le bon houx avec la fameuse balise orange ! A chaque balise trouvée, je crie eureka. Je fais de moins en moins de fautes, je commence à gérer mes azimuts !
J’arrive au ravito pour la première fois. Accueillie comme une reine, on me propose de l’eau, du pain d’épice, Luc était là pour encourager tout le monde à continuer l’aventure. J’apprends que je ne suis pas la dernière (c’est rare). Je me dis, allez, je continue ! Je commence vraiment à m’amuser.
Ce bois est juste magique ! On traverse des paysages merveilleux, cette deuxième partie est encore plus belle, le chemin des crêtes, le soleil qui se lève, j’enchaîne 5 balises sans fautes, je me plais bien. Je croise alors un magnifique cerf qui me coupe la route. Je discute avec des cavaliers qui me demandent à quel « jeu » je joue. J’arrive pour la deuxième fois au ravito, toujours accueillie dans une super ambiance, on me dit que c’est toujours possible ! Luc me donne quelques conseils, notamment qu’il y a une passerelle sur ce ruisseau de l’Aisne qui paraissait infranchissable, ouf, je ne devrai pas mouiller mes pieds comme Toulouse l’a fait.
Je suis à la moitié du parcours, Toulouse a déjà fini, 7h40 ! Bravo à lui ! La moitié des concurrents étaient rentrés mais il n’était que 13h.
Il fait encore jour, pourquoi m’arrêter ? C’est alors que je repars et que je ne sais plus m’arrêter ! Je croise encore quelques concurrents, on s’encourage, on est tous morts, mais on a tous le sourire et on se soutient moralement.
J’enchaîne avec beaucoup de dénivelé, je ne peux plus me contenter des sentiers, je dois passer à travers tout ! Aïe, je ne sens plus ma jambe gauche, je fais de plus en plus d’erreurs, trop fatiguée.
Je reçois alors plusieurs coups de téléphone, tout le monde crie au téléphone, courage, tu peux le finir. Il y avait une telle ambiance à l’arrivée, j’enviais Toulouse de profiter de la victoire au bord du feu. Je fais une pause, je mange et j’affonne un demi-litre d’aquarius.
Je me lance pour la balise 29, il me reste alors une quinzaine de kilomètres mais beaucoup de difficultés, escalader de multiples rochers. Je ne sais plus avancer mais je ne fais aucune erreur, j’arrive toujours droit sur la balise.
Je continue, il commence à dracher et le ciel s’assombrit. J’enchaîne trois balises sans faute. Arrivée à la 34, je suis proche du ravito, je peux rentrer avant la tombée de la nuit et arrêter là. Mais maintenant c’est trop tard, je ne peux pas avoir fait tant de km sans finir.
J’enchaîne le plus rapidement possible les balises 34-35-36-37. Je sonne alors à Toulouse pour qu’il me ramène une frontale, je ne peux pas finir de nuit sans lumière. Il accepta également de faire les 4 dernières balises avec moi. Le pauvre, il a du rechausser ses chaussures mouillées et mettre son k-way.
C’est parti pour les 4 dernières balises lentement mais sûrement à la lumière de la frontale, on ne sait plus m’arrêter de parler. On a des choses à se dire après être resté seul (presque) dans le bois pendant 13h.
Ca y est, je vois apparaître la dernière balise ! Et j’entends au loin quelques applaudissements. Et le drapeau « FINISH », ça y est !!!! Je l’ai fait ! 14h32’ dans le bois ! Thibaut, ses parents et Stéphane m’attendaient. Quelle patience ils ont eu les pauvres. Accueillie comme une princesse, on me propose un bon fauteuil, du marshmallow grillé, une bonne limonade.
Je reçois mon ticket EMIT « OK » ! Celui-là je vais l’encadrer ! On me propose même une bonne douche et une excellente soupe.
Un grand grand bravo à tous les participants ! Le premier a terminé en 4h18’ c’est juste de la folie
Je voulais remercier Thibaut et sa famille sans qui cet évènement n’aurait pu être aussi chaleureux et sans qui je n’aurais certainement pas terminé. Une organisation impeccable, une carte très bien tracée et une ambiance sans égal. Jamais je n’ai vécu une expérience pareille auparavant.
Je garderais toujours en mémoire cette journée du 4 mars 2017, et je me réjouis déjà de l’hemarathon 2018 !
Quel motivation ! et jusqu’au bout ! super bravo !
Chapeau !